Merci à celles et ceux qui nous répondu sur notre exercice de démocratie pour le vote vers une robinsonnade ou pas. On a revoté ce soir et au second tour, le départ sur une île en Robinson est passé.

On a une liste d’affaires et la carte bleue en cas de retour bredouille des chasseurs/pêcheurs.  On prend aussi un peu plus qu’un T-shirt et un appareil photo.

On va bien rigoler et tenter de ne pas mouiller les allumettes.

Retour le 20 juillet pour écouter l’étape des Bauges sur RMC ( pas de TV net au Cambodge…)

Nous sommes partis depuis presque  un an et nous ferons un bilan de santé à la toute fin du voyage par contre on a noté quelques transformations corporelles qui dureront ou pas ? En vrac :

Le ton halé,

On se trouve tous très beaux, un an dehors, au soleil, têtes de vacanciers.

On a maigri,

Stéphanie et moi avons des kg en moins, le rythme, la nourriture et quelques mauvaises digestions. C’est top on va essayer de garder la ligne le plus longtemps possible. Pour les petits, on pense qu’ils n’ont pas grandi beaucoup et que la reprise d’une alimentation habituelle risque de lancer un croissance.

Pilosité,

Short et T-shirt en permanence, du coup, plus d’épilation automatique. Je suis le plus concerné par cette modification, alors les voisines n’appelez pas un garde forestier en voyant une bête étrange dans le jardin quand vous rentrerez chez vous.

Pied large,

En tong depuis 5 mois, les pieds commencent à s’élargir, la première semaine en chaussure de ville ne va pas être très agréable.

Tendons d’Achille

Après Stéphanie, je commence aussi à avoir une forte sensibilité sur les tendons d’Achille. On pense que ça vient aussi de tongs, car on est très étonné de cette quadruple douleur.

Boutons de moustiques,

Les petits réagissent moins aux piqures de moustiques.

Branchis,

Stéphanie se jette à l’eau dès qu’elle peut, on dirait qu’elle a des branchies qui poussent devant les oreilles, je m’inquiète un peu.

Des jours on compte les jours mais pas toujours. Les jours qui comptent, on ne compte pas. Pourtant chaque jour compte, celui qui vient décompte aussi. A la tombée du jour on se rend compte que le jour est passé sans compter. Au lever du jour, bonjour bonjour, celui-là compte ?

On est à jour. 18 jours, y-a le compte.

Parfois, des jours, on ne se la raconte pas mais on se raconte : Et tu te souviens du jour où ? Comment on compte et dit bonjour en  ?

Certains jours, on compte sur tous pour mettre le site à jour. Notre famille au grand jour. On conte plus qu’on ne compte. On ne raconte pas toujours.

Ce voyage s’est construit jour après jour depuis un jour de décembre 2008. Maintenant, il compte des bons jours, des jours sans et quelques mauvais jours. Fasse qu’un jour il soit un conte pour les vieux jours, dans le séjour, sous l’abat-jour ( ceux là ils ne comptent pas ! ).

Alors encore quelques bons jours et bonjours qui comptent avant le dernier jour.

Avec notre grand tour pour aller voir des temples, on a fait un détour par le village flottant de Kapom phluk. Une fois la caisse passée en sentant l’arnaque, on a descendu un canal en bateau qui nous mené jusqu’au village puis au lac.

Ce lac, le plus grand d’Asie du Sud Est est alimenté par le Mekong et se gonfle en saison des pluies pour se redégonfler en saison sèche. Son niveau varie de plus de 5 m. Il faut donc imaginer toutes les photos 5 m plus haut. Y compris la forêt qui est donc noyée une bonne partie de l’année.

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Après 2 jours sur les temples classiques d’Angkor, on a pris l’option grand grand tour pour aller voir les temples de Banteay Srei et Beng Mealea. Deux bonnes surprises avec des couleurs de grès rose pour le premier et un côté Indiana Jones dans le second.

[Diaporama]

Dernier article de sa catégorie, le traditionnel moisversaire avec le petit bilan de chacun de nous, aux yeux du rédacteur. Le prochain bilan sera l’anniversaire que vous ferez vous même à froid en nous voyant !

On vient de poinçonner l’avant dernière balise, la plus historique et aussi la plus abstraite pour les enfants. Il nous reste l’île déserte et ce sera le sprint final vers Bangkok. On a 15 jours sur la côte du golf de Thaïlande pour se prendre pour Robinson ( en famille mon petit doigt me dit qu’il n’aurait peut être pas survécu !!! non je blague ). Il y aura aussi la sortie des classes le 19 juillet.

Elian :

Il est autonome pour allumer le PC et trouver des jeux, prononce des mots à 3 syllabes ( enfin, talon, pingcar, tigué disparaissent ). Il sait qu’on va bientôt rentrer  et que son versaire sera à Chambéry. Toujours envie de commander . On ne lit pas dans ses expressions la fin du voyage.

Vaïk

Il compte les jours par besoin de savoir et s’étonne d’avoir simultanément l’envie de rentrer et l’envie de rester en voyage. Il nous demande si c’est normal. On le rassure en lui disant que nous ressentons la même chose.

Il reste excité et a adoré jouer aux aventuriers dans les temples d’Angkor.

Il est tout fier d’avoir sauvé son frère d’une chute de tuktuk, on n’est pas passé loin du pépin !!!

Candice a 10

Elle veut profiter jusqu’au bout. Elle en a marre de ses frères mais reste la plupart du temps un relai d’apaisement. Elle veut faire des dizaines d’activités extra-scolaires à Chambéry, veut repeindre sa chambre avant la rentrée et voir tout de suite ses copines dès qu’elle arrive.

Stéphanie :

Elle devient un vrai poisson en se baignant n’importe où ! Elle fait le tampon entre les garçons et le papa. Après d’être investie en bahasa indonésien, en thay, en Lao, elle n’a plus l’énergie pour apprendre le cambodgien. Après maîtresse de la nourriture, elle est devenue la directrice du choix des chambres d’hôtel, ( choix pas uniquement sur les salles de bain ).

Elle est un peu déçue par l’Asie mais est content d’être venue. Elle est pressée de retrouver ses copines.

Adrien :

En voyage contemplatif depuis quelques temps. J’ai le plaisir du cheminement mais plus l’énergie pour aller chercher l’insolite, la rencontre, l’intensité. Heureusement la dernière ligne droit n’est jamais droite, et le classement du maillot vert n’est pas encore joué. Alors même si j’enrage de ne pas être à Saint Jean d’Arvey le 20 juillet. On va faire un beau sprint final.

Angkor, une photo d’un vieux temple dévoré par de racines immenses,  une image que l’on a tous quelque part dans la tête, un passage obligé dans le Sud-Est asiatique. On y est, on est dedans. Encore et Angkor, c’est que le début d’accord, d’accord.

On a visité 8 temples sur les 250, on va donc rester ici un an de plus … ( blague pour les lecteurs qui se reconnaîtront )

Angkor, c’est 6 siècles de vie entre le IX et une fin, dont l’hypothèse de mauvaise gestion environnementale est avancée, au XV. Angkor était alors 4 fois plus grande que Paris et rayonnait sur tout le sud est asiatique.

Impossible de s’imaginer la vie d’antan mais impossible de prendre ces bâtiments sans se dire mais comment ont- ils pu créer tout ça ?

Les 2 grands sont étonnés, le tout petit passe un peu au travers mais il en restera des traces. On est dedans, dessus, dessous on en prend plein les yeux.

[Diaporama]

A l’éclairage de vos réactions suite à nos derniers articles (merci), vous nous sentez sur la fin du voyage, c’est un peu vrai mais faux à la fois. Il nous reste un mois et de belles aventures avec dès demain, Angkor, puis un bout de Cambodge et 10 jours de vacances avec activités aquatiques à fond à fond.

Nos rencontres sont moins riches depuis quelques temps et les paysages moins forts ( à nos yeux, peut être fatigués ? ), le voyage est donc moins intense, moins de choses à vous transmettre également.

On vient de passer 2 jours à Phnom Penh et on a plongé dans les années 70 à travers musées, bouquins et films. On exclue volontairement les petits de ce sujet. On navigue entre sensations, questions, quête de sens et peur en voyant la liesse de jeunes préparer les élections de la fin du mois. Stéphanie vous en dira plus rapidement dans un article.

A l’image de la force, le voyage a aussi son côté obscur. Nous l’évoquons partiellement, ne le connaissons pas vraiment mais il nous attire parfois et en avoir conscience fait aussi partie du voyage.

Rapidement pour ne pas en parler qu’oralement au retour voici en quelques lignes ce que j’en vois, analyse personnelle et sans concertation avec les autres membres de la famille.

Le cercle restreint de la famille :

A la fois formidable et difficile, être à 5 durant tout ce temps ne sera pas neutre dans l’évolution de notre famille. On se connait tous mieux, mais également tels des nuages orageux, la foudre tombe depuis ma main vers les petits. Pas si souvent, jusqu’à ce jour contrôlée, la foudre tombe trop vite, pas toujours bien comprise des petits dans sa soudaineté et dans sa puissance.

Distributeur automatique de billet :

Depuis que nous sommes en Asie, chaque acte d’achat de 0,10 euros à 100 euros est une épreuve. On entend souvent en Asie : il faut négocier, OK , on joue avec ça . Mais notre expérience va plus loin. En Indonésie, on avait la sensation de payer plus cher car on était des touristes. Depuis, on a eu à plusieurs reprises non seulement une exagération sur le prix mais des mensonges sur la nature de l’achat lui même. Combien de pièges non vus ? La réponse bouddhiste qui dit que si j’achète un objet trop cher c’est mon problème et non pas celui du vendeur est intéressante mais occulte toute humanité dans l’acte d’achat. Les gens avec qui nous communiquons parlent anglais et ont quelque chose à nous vendre. Ils s’intéressent au chiffre d’affaires qu’ils vont faire sortir de notre porte feuille. La lueur divine illuminant souvent  les visages d’indonésiens au moment de la passations des billets, même pour une somme convenue la veille, restera une des plus grandes surprises du voyage. J’espère que ce sentiment vient uniquement du fait que l’on est dans les flux touristiques, mais quelques exemples en dehors de ces flux me font douter.

Pauvreté, Le Sud, PVD, tiers monde…

Difficile de trouver un mot pour qualifier les 11 pays traversés sans projeter une valeur morale à leur vie. Je pense que parler de niveau de vie moyen est approprié mais il néglige les écarts ostensibles des habitants. L’autre indicateur : espérance de vie en dit long aussi. Comment vivrait on en France avec une espérance de vie de 56 ans ? Je me lasse de voir des gens qui n’ont rien ou presque. Notre vie en France, certainement très difficile pour certains, me semble tout de même plus simple. Ce décalage me fatigue en profondeur.

Violence

Les petits ont été mis devant des scènes de violence sur les  écrans des bus, hôtels, restau mais aussi quelques actes en vrai, vol dans le camping car, petite fille tapée par sa mère devant nous. On n’a pas pu les protéger de tout ça, du coup on en parle. Comment ils l’intègrent ?

Voici pour des sujets obscurs et de la vie des grands, dont on parle souvent tous ensemble.