Le grand cou d’éthique, regard croisé avec Stéphanie

Surprise, enthousiasme, doute, mal aise, espoir, déception, compréhension et positionnement difficile.

En surplus de l’article de Stéphanie, je vous livre mes impressions sur notre croisement avec les femmes  » long neck » comme ils disent ici.

Surprise, enthousiasme.

On voit sur les brochures de trek des visites de villages aux femmes portant des anneaux d’or autour du cou. Oh c’est ici !!! qui n’a jamais vu ces photos ?  l’exotisme total, les femmes se parent et se  déforment pour  être plus belles dans des tribus primitives ????? Wooohaouu, on va envoyer du lourd. On y va.

Doute.

Remonté dans la chambre d’hôtel, je me dis que dans la liste du tour qu’on va prendre, y a comme une intrusion et quelque chose de pas logique derrière tout ça : rando, éléphants, radeau, rafting, chutes d’eau, femme girafes, nuit dans un village traditionnel.  Bon je sens que le contact avec les villageois et les femmes girafes va être un peu touristique mais on y va plus pour les éléphants et le raft…

Mal aise.

Deux jeunes avec nous on payé moins cher le tour et n’ont le droit que l’avancer de 10 m dans le village des femmes girafes sur la partie marché, nous, on a 14 minutes ( dixit le guide ). On est seuls touristes, des femmes avec les anneaux dans des stands de tissus artisanaux, on se sent mal. J’ai envie de sortir d’ici mais les 14 minutes ne sont pas passées. Je range l’appareil photo tout en espérant que stéphanie fera une photos de ces femmes au long cou. On est au zoo. J’ai honte d’être là, d’être moi. Je me dis que les enfants ne comprennent pas tout tant mieux.

J’ai eu un échange avec une jeune fille :  » one hundred one hundred fifty, elle montrait 2 mini statues sur son stand  » . Je n’ai pas ouvert la bouche.

Espoir,

Lors de la rando, le guide nous dit que village dans lequel on va dormir a changé et que c’est un village de femmes au long cou. A l’entrée du village on se dit que ça va être plus cool, 4 femmes avec les anneaux sont là sur des étales mais c’est un vrai village et comme il n’est que 3h de l’aprem, avec les enfants on va pouvoir créer un mini lien.

Déception :

Le contact ne se passe pas trop, elles ne parlent pas un mot d’anglais. Notre guide évite toutes les questions sur cette coutume et sort un discours stéréotypé. Il ne joue pas le rôle de traducteur que lui demande Stéphanie. Je lui parle des jeux, et essaie de monter une animation sur la place centrale, il décale dans le temps et fait capoter l’initiative. On achète 3 babioles. Seuls les enfants arrivent à se communiquer un peu autour de jeux de marelles mais cela reste distant.

Compréhension et positionnement :

De retour à l’hôtel, magie d’internet, je surfe, tente de comprendre, y a un truc, des trucs pas clairs dans tout ça. En gros j’ai compris les éléments suivants :

- Les Femmes girafes se nomment des Padaung une sous division du peuple Karen, d’origine Birman et Thailandais. Cette minorité est persécutée depuis les années 50 en Birmanie et nombreuses familles sont réfugiées dans le nord de la Thailande. Ils sont toujours en statut de réfugiés ce qui les interdit de cultiver la terre et de devenir propriétaire. Le port des anneaux était en régression et réaugmente depuis l’essort touristique. Les compagnies de tourisme rémunèrent le femmes qui portent des anneaux en leur demandant d’être présentes sous les yeux des touristes et de sourire sur le photos. Les hommes sont employés dans les camps d’éléphants. Le HCR a demandé le boycotte touristique en 2005 en dénonçant des zoo humains. Ces femmes semblent dire que la vie en Birmanie est bien pire et qu’ici le tourisme leur assure un revenu pour vivre.

C’est un peu simpliste comme résumé allez voir, on va passer un peu de temps pour comprendre un peu plus mais le sujet est complexe. Dans l’attente, on est à la frontière Birmane, infranchissable, et on ne va pas visiter d’autres villages.

 

 

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5 Responses
  1. valerie says:

    C’est dur,étourdissant,vous ne devez pas savoir comment réagir ou simplement agir……Faire ou pas,les laisser ou les aider d’une façon détourner……tous ces peuples exploités ,déplacés,en survie….c’est cruel…..
    Nous savons tous que vous,vous n’êtes pas de ces touristes friands de ces sensations et visions,ni de ces zoo humains……vous ,vous auriez aimés le contact,un lien même infime…vous n’y pouvez rien…….si en fait …..ce que vous fait,votre vision juste,vos envoi de liens pour nous faire savoir et réagir,voilà une belle démarche digne de gens très humains,et sains comme vous.
    Bises fort

  2. Martine says:

    … et si l’un des points à retenir de cette histoire était qu’à travers votre blog vous avez pu sensibiliser vos lecteurs à cette situation si « dérangeante » des femmes girafes. Certes, ça ne répondra pas aux questions soulevées par cette visite mais quand même c’est à mettre dans le côté positif, non ?

  3. Sylvie says:

    Bonjour,
    Je connaissais les femmes girafes en Afrique, je ne savais pas qu’il y en avait dans d’autres coins du monde. Le contexte dans lequel elles vivent semble être une façon déguisée de ne pas leur permettre d’évoluer. Le sujet est cruel et en effet très complexe, je pense aussi. Dommage que vous n’ayez pas pu échanger et les intéresser, malgré tout, un peu plus à vos jeux sportifs. Je trouve que vous abordez des sujets intéressants : géopolitique, ethnologie, sociologie, économie………………………………………………………………………………………………………………
    Joël va mettre un commentaire à la suite, je crois, qui détendra un peu l’atmosphère malgré tout.

  4. joel says:

    bonjour je suis bien content que vous soyez aller dans mon village .hé oui le village aux femmes au long cou c’est le mien je ne m’appelle pas COULON sans raisons
    bises à vous 5 la famille

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