J’ai déjà écrit sur le Chef Ropet mais je pense qu’un article perso peut lui être dédié. Il y a 20 ans, il m’avait donné une belle et bonne leçon de vie en me racontant la sienne et sa vision du monde. On ne vit pas sur la même planète et les soucis de la vie en brousse et ceux de notre vie semblent assez loin, les nôtres ont peu de signification pour eux, comprend –t- on les leurs ? Le revoir à chaque fois me rappelle qu’on peu facilement se perdre à oublier certaines règles de base.
En dehors de réflexions sur la vie quotidienne on avait aussi bien rigolé sur la découverte de notre monde : la douche, la machine à laver, les interrupteurs électriques… Il dormait par terre sur le lino car le lit était trop mou… Il s’était beaucoup mieux adapté que moi chez lui.
Il rigolait quand je lui demandais de manger de l’homme, lui était trop jeune pour avoir le droit de gouter à l’époque où son père en mangeait. Il se rappelle des cérémonies. Le meilleur c’est la base du pouce même si parfois c’est un peu filandreux.
Certains soirs, il tenait conseil à la maison avec des connaissances, j’arrivais, ils étaient une quinzaine à parler des langages inconnus, je sentais que là n’était pas ma place.
Il fait parti des vieux qu’on appelle encore chef, ils ne sont plus beaucoup sur l’île et les passages des grades coutumiers se perdent, avec lui s’envolera une partie de la Coutume comme on dit ici.
En redescendant de Saranavusvus pour venir voir la famille et aussi (surtout ) pour aller en ville, je n’arrivais pas à le suivre sur le chemin de terre. Pourtant j’avais de bonnes chaussures conçues en Haute Savoie et lui une corne sous les pieds de plus de 80 ans.
Old man blong Saranavusvus i strong. Tank yu tumas chief Ropet.