Balise N°9 : instant, temps et tant

Nous sommes à Santo, balise 9, la 8 on ira la semaine prochaine. Santo, tranche de vie en 1996, qui m’a construite un peu différemment de l’architecture prévue au départ.

Arrivés dimanche aprem, on a mis la tête dans l’aquarium naturel et puis j’ai abandonné la petite famille pour recroiser les traces d’il y a presque 20 ans. Les rires dans la nuit, la rue centrale, le kava, Kalmet qui me raconte ce qui s’est passé depuis 20 ans.

On était passé ici il y a 10 ans avec Stéphanie, aucun souvenir, je replonge direct en 1996.

Lundi matin, je continue mon tour, porte les messages des bonnes et mauvaises nouvelles, apprends en retour les décès divorces et enfants qui grandissent. La vie. Je passe devant ma maison, en ruine. Des voitures partout, des pubs pour les téléphones mobiles sur tous les murs.

Le bichelamar qui ne revient pas, un mélange total d’anglais d’espagnol de francais, bislama blong mi y go finis ?, heureusement des visages me sourient et dans la rue, on me reconnait parfois, je suis un peu un Man Santo.

Pas de photos, sans les enfants, je marche sous la pluie, taem y good. Dans la matinée, je recroise presque toutes les personnes qui ont comptées, des sourires, une chaleur.

Reste le chef Ropet, de Saranawuswus, un chef d’un village au bout du monde avec qui j’avais vécu parmi les moments les plus forts de ma vie, chez lui puis ici. Il commençait avoir des poils au menton quand les avions américain survolaient l’île…

Au marché, d’un stand à l’autre on se rapproche des gens de sa région. A la question Chief Ropet i stap ? ( chef ropet est il encore vivant ? ), enfin un réponse :  Yes i stap.